L’adaptation est la clé de la continuité et du développement des services à ses bénéficiaires dans un environnement mouvant.
Quoi de plus incertain que l’environnement dans lequel fonctionne le monde associatif et leurs bénéficiaires : crise sanitaire interminable, incertitudes économiques, précarisation d’une partie de la population, crise des migrants, dégradation de l’environnement…
Toutes les organisations d’intérêt général ne sont pas confrontées à ces situations. Mais la plupart le sont.
Et toutes doivent stabiliser leurs ressources, mobiliser leurs réseaux pour trouver de nouveaux donateurs. Ceux-ci attendent également une capacité d’adaptation, d’innovation des associations aux défis actuels. Certains mécènes – en particulier les entreprises – expriment des attentes qu’il est également important de pouvoir écouter. Ecouter et faire preuve d’une certaine souplesse pour y répondre. Ecouter ne vaut pas nécessairement approbation à toutes les demandes. C’est accepter d’entrer dans un processus de co construction avec le mécène. Beaucoup d’organisations le vivent comme une contrainte difficilement acceptable imposée par les circonstances et la nécessité financière.
On peut aussi l’accueillir comme une évolution inéluctable et une source de richesses pour les organisations et leurs bénéficiaires.
Tout nous ramène à cet impératif d’adaptabilité. La vie est dans le mouvement. Comment intégrer cette capacité dans l’ADN de votre organisation et en faire un atout stratégique et non une contrainte imposée ?
On en revient à l’analyse du modèle socio économique et comment combiner les trois piliers du modèle associatif :
– les richesses humaines
– les ressources financière
– la coopération et les alliances
C’est bien de la combinaison efficace de ces trois ressources stratégiques dont il s’agit. Mais concrètement, qu’est ce que cela signifie ?
Pour être adaptative, toute organisation doit être capable d’innovation.
Pour être innovante, une organisation doit créer un éco-système interne favorable :
– rester en veille permanente quant aux évolutions de son environnement, des besoins de ses bénéficiaires et des initiatives intéressantes développées dans son domaine d’activité. Innover, c’est aussi copier et adapter.
– fonctionner selon un mode coopératif
– et bien sûr rester disponible à la possibilité de coopérer avec un autre acteur – associatif ou entreprise – pour développer de nouvelles réponses
J’ai bien conscience que tout cela n’est pas évident et que tout dépend d’où vous partez…. Le coeur du sujet, c’est la culture interne et l’organisation mise en place. Pas d’inquiétudes, tout se soigne !!!😄😄😄
Pour être coopératif, une organisation doit se (re)penser en mode projet. Elle sera ainsi plus réactive pour réagir aux sollicitations externe – demande des bénéficiaires, des mécènes, des financeurs publics…
Se repenser en mode projet en fonction de ses contraintes et de ses objectifs.
Olivier Zarrouati dans son dernier ouvrage co-rédigé avec Mario Le Glatin « L’entreprise, l’ingénieur et le pouvoir » (éditions L’Harmattan Juin 2021) préconise de laisser des zones de flous dans la définition de postes. Des zones de flous et de recoupement pour laisser une place à l’innovation. C’est une suggestion vraiment intéressante. A chacun de réfléchir à la manière de la traduire dans l’organigramme de son organisation.
Est-ce qu’une organisation doit toujours s’adapter pour répondre aux sollicitions externes ? Aux besoins de ses bénéficiaires ou de ses mécènes ? Jusqu’où aller ?
La réponse dépend de chaque organisation. La question corollaire est « qu’est ce qui nous guide ? ».
Comme les navires pour rejoindre leur destination ont besoin d’une boussole, les organisations ont besoin d’objectifs clairs revus régulièrement. Elles ont besoin de savoir où elles vont et qui elles sont. C’est une évidence mais beaucoup trop d’organisations naviguent encore à vue sans cap clairement exprimé et compris par tout l’équipage de salariés et de bénévoles.
Les organisations doivent définir clairement quel est leur projet associatif – leur VISION du monde, leur MISSION et leurs VALEURS. Elles ont besoin de définit leur ambition à 5 ou 10 ans et leur stratégie pour y parvenir. Et elles ont besoin de le partager avec leurs salariés, leurs bénévoles et avec leurs partenaires.
Dernier point mais probablement le plus important, la question de la gouvernance. Les organisations d’intérêt général – comme toute organisation – ont besoin d’une gouvernance engagée, enthousiaste qui définit une stratégie claire. Une gouvernance animée d’une compréhension des enjeux, de son environnement et de ses évolutions. Une gouvernance qui accompagne et soutient les équipes avec bienveillance.