Campagne de mécénat : collecte pour un temple de l’église protestante. Episode 2 : engager la campagne

par | Mai 19, 2022 | TECHNIQUE FUNDRAISING

Rappel : dans le précédent article, je vous ai présenté le contexte de cette campagne de collecte de fonds et tous les éléments dont je disposais pour élaborer une stratégie Fundraising adapté à la paroisse et à l’objectif financier.
Dans cette série d’articles – quatre a priori – je vais vous expliquer les mécanismes d’une campagne d’appel aux dons, au mécénat comme si vous étiez en charge de cette campagne.

 

Le choix d’une technique de collecte

Je vous ai présenté un état des forces et faiblesses de l’EPUdLT en matière de collecte. Ce qui est un travail indispensable à réaliser dès qu’une association ou une fondation souhaite s’engager dans une collecte de fonds. C’est déterminant pour le choix de la technique de collecte à utiliser afin d’être le plus efficace possible.

Il existe beaucoup de techniques de collecte de fonds : le mécénat d’entreprises, les techniques d’appel public à la générosité, les stratégies grands donateurs… N’hésitez pas à suivre mes articles ou à me contacter pour en savoir plus.

Dans le cas qui nous intéresse, nous avons fait le choix d’engager une campagne de crowdfunding. Le Crowdfunding est une recherche de financements par la foule (littéralement), un appel au financement public en recourant à une plateforme spécialisée sur Internet.

Pourquoi ce choix ? Trois raisons principales :
1- l’existence d’une communauté importante et très soudée qui pouvait porter la campagne de collecte – le 1er cercle
2- la recherche de mobilisation au-delà de la seule communauté protestante de deux autres cibles d’usagers – les visiteurs intéressés par l’histoire et l’architecture du lieu et la cible des usagers de la musique et des concerts – la 2ème cible
3- enfin, la recherche de médiatisation de la campagne d’appel aux dons au grand public mais aussi à des partenaires publics et des fondations qui seraient susceptible d’abonder à la campagne d’appel aux dons – le 3ème cercle

Quelle plateforme choisir ? Il existe plusieurs possibilités. Il est très important de choisir la plateforme de collecte qui correspondra le mieux à vos objectifs. Les plateformes de Crowdunfing ont des équipes compétentes qui accompagnent les projets de collecte.
Inscrire votre projet sur une plateforme a un coût prélevé sur les montants collectés à la fin de la campagne. Ce coût se situe autour de 8% des sommes collectés (souvent dégressif en fonction du montant de collecte). Ces conditions varient d’une plateforme à l’autre.

En particulier, pour aller vite, on peut distinguer :
– les plateformes généralistes comme Ulule ou KissKissBankBank
– les plateformes thématiques et spécialisées dans le territorial comme TUDIGO, la culture comme DARTAGNANS voir même CREDOFUNDING pour les projets Chrétiens (et à 98% Catholiques)

 

Le choix de la fondation du Patrimoine

 

Pour cette campagne, nous avons choisi la fondation du Patrimoine. Plusieurs raisons nous ont orienté vers cette décision :
– la fondation du Patrimoine a été créée par l’Etat pour participer à la sauvegarde du patrimoine français ce qui lui donne une légitimité auprès du public protestant
– elle jouit d’une vraie reconnaissance en matière de financement de la rénovation du Patrimoine et elle est largement médiatisée (notamment par le loto du Patrimoine avec Stéphane Bern)
– elle dispose d’une vraie reconnaissance institutionnelle auprès de l’Etat, de la Région et des collectivités territoriales
– la fondation du patrimoine offre la possibilité d’engager des campagnes sur une longue période ce qui n’est généralement pas le cas des campagnes de Crowdfunding (dont la durée moyenne se situe autour de 45 jours). C’est intéressant dans la cas de figure qui nous intéresse avec le risque d’enliser la campagne d’appel aux dons dans une interminable succession de non évènements pendant lequel rien ne se passe.

Deux remarques :

1) Contrairement à ce que pensent certains, une campagne de Crowdfunding suit les mêmes règles qu’une campagne de collecte classique. Ce n’est pas parce qu’on utilise le support Internet que la campagne sera vue par le monde entier. C’est un travail de communication et de mobilisation entièrement à construire comme dans toute campagne de Fundraising.

2) L’importance de s’adapter à la communauté pour laquelle la campagne est menée. Certes, l’objectif était de mobiliser au-delà de la communauté protestante mais le choix du type de campagne et les supports comme la fondation du Patrimoine doivent être choisis dans l’optique de mobiliser le premier cercle, la communauté sur laquelle s’appuieront toutes les actions de collecte.

 

Dans le prochain article : « Organisation, communication et lancement de la campagne ».

Pourquoi travailler son projet associatif ? Une association peut-elle fonctionner sans projet associatif ?

Ce qui est clair – malheureusement – c’est que nous croisons beaucoup trop d’associations qui sont dépourvues de projet associatif et de stratégie claire (et oui, ces deux aspects sont liés). Autre cas de figure assez fréquent, des associations qui vivent avec un projet associatif ancien et dépassé loin de leur réalité quotidienne, un projet oublié et remisé au fond d’un tiroir.

Pour être honnête et préciser ma pensée dès le début de cet article, je suis persuadé que toutes les associations – quelles que soient leur taille et leur domaine d’activité – devraient élaborer et faire vivre un projet associatif partagé avec les parties prenantes internes de l’organisation, gouvernance, salariés et bénévoles et, pourquoi pas, avec leurs bénéficiaires, leurs partenaires et… leurs mécènes.

Dans la suite de cet article, je tenterai d’éclairer les raisons de cette affirmation. Pour donner une image appartenant au domaine maritime, une association sans projet associatif c’est comme un navire évoluant en pleine mer du Nord en hiver sans boussole, radar et corne de brume. Risque maximum de se perdre ou de s’échouer sur un banc de sable !

1- Définition du projet associatif

Le projet associatif traduit l’essence de l’association et son projet de développement.

Il regroupe :

  • la vision sociétale – la vision idéale – portée par l’association.
  • la mission (ou les missions) de l’association pour mettre en oeuvre cette vision du monde
  • les valeurs partagées par l’association dans son action
  • l’ambition à 5 ou 10 ans. Ce que l’association veut réaliser à échéance de 5 ou 10 ans
  • la stratégie qui se décline en projets opérationnels et qui donne la feuille de route, concrète de l’association pour l’atteinte de ses objectifs à court, moyen et long terme.

Et j’aimerais souligner ce que ne doit pas être le projet associatif. Il ne doit pas être un projet de façade destiné à la communication et à convaincre de nouveaux partenaires.

2- L’utilité du projet associatif ? Donner du sens en interne et mobiliser les parties prenantes autour d’un projet fédérateur

En interne, donner du sens

Effectivement, le projet associatif est aussi indispensable en interne qu’en externe.

En interne, c’est la boussole qui permet au navire association de se guider dans un océan qui offre rarement une « mer d’huile ».

Je crois clairement que l’utilité première du projet associatif est avant tout de donner du sens en interne aux salariés, aux bénévoles, aux volontaires. Donner du sens à tous ceux qui agissent pour mettre en oeuvre les projets de l’association. Si le besoin de sens est partagé par l’ensemble de la société, il me semble qu’il est encore plus important au sein des organisations engagées dans des actions d’intérêt général et pour faire évoluer la société Française.

Pour agir ensemble, encore faut-il s’entendre sur les grandes questions que sont :

  • Qui sommes-nous ?
  • Que voulons-nous faire ensemble ?
  • Dans quelles directions  agir ?
  • Quels sont les moyens nécessaires pour atteindre nos objectifs ?
  • Quels sont nos objectifs communs ?

Ces questions sont au coeur de la réflexion pour définir le projet associatif de votre organisation.

En externe, motiver et mobiliser les parties prenantes de votre organisation

Pour que les parties prenantes de votre organisation puissent contribuer à la réalisation des objectifs de votre organisation, ils doivent tout d’abord les comprendre et ensuite adhérer à cette proposition.

Le projet associatif repose sur une analyse de votre environnement, de l’évolution de la société et des besoins de vos bénéficiaires. Votre analyse. Une analyse qui est développée à partir d’études existantes mais surtout de votre expérience acquise au service du changement social et dans les relations avec vos bénéficiaires.

Le projet associatif répond à l’objectif de donner de la lisibilité à vos actions mais c’est également une forme d’engagement de votre organisation. Je crois qu’il ne faut pas avoir peur d’être clair dans cet engagement. Votre organisation, votre action ne peut pas convenir à tout le monde. Votre engagement doit être suffisamment fort pour entrer en résonance avec la vision et les valeurs de vos futurs partenaires et donateurs.

D’après l’Institut National de la Jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), il y aurait 1,3 millions d’associations en France. Sans projet associatif clair et disruptif, votre association est invisible pour vos parties prenantes et en particulier, les financeurs publics et les mécènes privés.

Le projet associatif dans ses composantes identitaires – Vision, Mission, Valeurs – va constituer le socle de l’argumentaire de CAUSE, le discours de promotion de vos actions  destiné à mobiliser et convaincre vos mécènes. Ce discours de CAUSE, ce message identitaire, sera décliné sur l’ensemble des supports de votre organisation – site Web, dossier mécénat, communication au grand public et aux partenaires…

Les mécènes ont besoin d’avoir la réponse à trois questions :

  • Qui êtes-vous ?
  • Quels sont vos objectifs ? Que voulez-vous réaliser à échéance de 5 ou 10 ans ?
  • Concrètement comment allez-vous procéder pour atteindre ces objectifs ?

Le triptyque Vision – Mission -Valeurs constitue la réponse à la première question. L’ambition à 5 ou 10 ans est la réponse à la deuxième question.

La stratégie et sa déclinaison en projets opérationnels poursuit ce trio gagnant en dévoilant la réponse à la troisième question.

Plus vous êtes en capacité de démontrer la cohérence entre ces trois niveaux, plus vous entrerez aisément en connexion avec les attentes des financeurs et de vos partenaires.

3- Quand et comment devez-vous réviser votre projet associatif ?

Si vous n’en avez pas, la question ne se pose pas…

Beaucoup d’associations fonctionnent sans projet associatif. Enfin, précisons… Beaucoup d’associations croient qu’elles peuvent fonctionner sans projet associatif.

La question ne devrait pas se poser. Si vous n’avez pas de projet associatif, définir un projet associatif et sa déclinaison en stratégie opérationnelle doit devenir la priorité number one de votre organisation.

Le projet associatif, nous l’avons déjà mentionné, est la boussole de votre organisation. C’est ce qui donne du sens aux équipes mobilisées pour la mise en oeuvre des objectifs de votre organisation, salariés, membres de la gouvernance et bénévoles. C’est un outil de lisibilité indispensable à la mobilisation des parties prenantes autour des objectifs fondamentaux de votre organisation.

Le projet associatif donne également de la lisibilité à votre action aux financeurs publics et surtout aux mécènes potentiels. Il est indispensable à la définition d’un argumentaire de cause, un discours destiné à obtenir des adhésions des mécènes.

Revoir son projet associatif quand le monde qui nous entoure évolue…

D’accord, le monde change tous les jours. Et parfois, il bouge plus vite. C’est justement dans ces moments qu’il faut faire évoluer votre projet associatif.

En fait, il est indispensable de repenser votre projet associatif :

  • quand vous vivez des évolutions importantes (après la crise sanitaire par exemple qui a été un chamboulement pour la plupart des organisations)
  • quand les besoins de vos bénéficiaires évoluent en profondeur
  • quand le modèle économique de votre organisation n’est plus pertinent

Comment réviser votre projet associatif ?

La révision du projet associatif représente une belle opportunité pour votre organisation.

C’est un moment de mobilisation, de re mobilisation de l’ensemble des parties prenantes autour des objectifs fondamentaux de votre organisation. Faites-en un moment partagé en particulier avec les forces vives de votre association ou de votre fondation, les salariés et les bénévoles et les bénéficiaires.

Bien entendu, la gouvernance reste décisionnelle. Mais une association ou une fondation n’est pas une entreprise qui appartiendrait à son fondateur ou son dirigeant. Une association ou une fondation appartient au bien commun. Elle a pour objet de contribuer à changer le monde à son échelle et pour ses bénéficiaires. En ce sens, elle appartient également à ses salariés, ses bénévoles et ses bénéficiaires. C’est aussi ce qui justifie l’obtention de subventions publics et de financements de mécènes privés.

C’est également un moment idéal pour… rêver et associer de nouveaux mécènes potentiels dans la réflexion. Plus un mécène est associé en amont du projet de l’association, plus il sera susceptible de contribuer à sa réalisation.

Pour aller, plus loin, prenez contact avec notre équipe. Nous pourrons envisager ensemble un plan d’actions adapté à la situation et aux objectifs de votre organisation.

olivier@ovfundraising.eu

06 82 17 98 18

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Olivier Durand-Evrard
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