Engager une campagne de mécénat : l’exemple de la collecte pour la rénovation d’un temple protestant

par | Avr 27, 2022 | TECHNIQUE FUNDRAISING

Le contexte 

L’Eglise Protestante Unie de Lyon Terreaux est une paroisse de l’Eglise Protestante Unie de France qui réunit les confessions luthérienne et réformée depuis 2013. Les paroissiens viennent de la presqu’ile de Lyon jusqu’au Nord de l’agglomération, Rilieux la Pape et au-delà.

La paroisse a été créée en 1832 par le pasteur Adolphe Monod connu pour son engagement en faveur de l’amélioration des conditions de vie des Canuts, les ouvriers de la Soie et de la lutte contre le travail des enfants. La communauté est accueillie dans le temple de la Lanterne bâti en 1857, rue Lanterne, en plein coeur de Lyon.

C’est un temple connu à Lyon. 

Historiquement, le temple a été au cœur d’un réseau d’accueil et d’hébergement des familles juives pendant la seconde guerre mondiale. Ce réseau avait été organisé par le pasteur Roland de Pury et son épouse Jacqueline reconnus « Justes parmi les nations » par l’Etat d’Israël en 1976.

Architecturalement, le temple est reconnu à la fois pour sa conception classique d’un temple protestant et pour l’originalité de sa réalisation avec un système de verrières et de puits de lumière.

Culturellement, enfin, le temple est connu pour la qualité de son acoustique et accueille de nombreux concerts et chorales.

La problématique

Cette problématique est double en fait :

1- A court terme, la paroisse doit restaurer le toit du temple de la Lanterne pour un budget dont le devis initial s’élevait à 100 000 € mais qui, suite à l’évolution de la conjoncture, s’élèvera en fait à 150 000 € du fait du renchérissement du prix des matériaux. Clairement, c’est un budget qui ne peut pas être pris en charge par le budget ordinaire de la paroisse qui s’élève à environ 200 000 € annuellement.

2- A moyen et long terme, c’est une problématique plus globale de ressources qui doit être posée comme dans beaucoup de paroisses. Même si la paroisse est dynamique et accueille de nouvelles familles, l’essentiel des ressources dépend de donateurs âgés.

Pour le moment, concentrons-nous sur la problématique à court terme. Comment trouver 150 000 € pour restaurer la toiture du temple ?

Comme dans toute association, l’Eglise Protestante Unie de Lyon Terreaux est dirigée par un conseil d’administration – le conseil presbytéral – qui décide mi-2021 de recourir au mécénat pour collecter le budget nécessaire.

Quelle stratégie de collecte utiliser ? Comme dans toute campagne, après avoir posé le contexte et la problématique, nous avons établi une analyse forces et faiblesse de la paroisse. Cette analyse est uniquement réalisée du point de vue de la collecte de fonds.

Analyse forces et faiblesses de l’Eglise Protestante Unie de Lyon Terreaux

Forces

Faiblesses

Paroisse dynamique qui accueille des jeunes et de nouvelles familles

Les temples protestants sont moins connus et intégrés dans la Cité que les Eglises

1 temple connu dans l’histoire du protestantisme Français et dans l’histoire de la ville de Lyon

Des résistances culturelles à la collecte de fonds 

Des dons en hausse

Des outils de communication mais essentiellement tournés vers la communauté protestante 

Des outils de communication diversifiés – site Web, page Facebook, la « Lettre de la Lanterne » tirée 4 fois par an à 400 exemplaires

Gouvernance favorable et impliquée

Une équipe de 25 à 30 bénévoles

Un lieu reconnu pour la musique instrumentale et chantée

Des visiteurs lors des portes ouvertes (une fois par semaine) et surtout lors de la Journée Européenne du Patrimoine

eux commentaires :

1° dans toute campagne de collecte de fonds, l’implication de la gouvernance est une condition de réussite essentielle.

2° la résistance culturelle à la collecte de fonds a été un élément important à prendre en compte qui a donné une orientation spécifique à cette campagne. C’est significatif de l’importance de bien comprendre l’environnement dans lequel on organise une collecte de fonds. Nous reviendrons sur cette question.

A partir de cette analyse, nous avons déterminé une technique de collecte appropriée à notre objectif et à l’environnement de la paroisse.

La suite à venir….

Et vous qu’en pensez-vous ? Avec toutes ces informations, quelle technique de collecte vous semblerait la plus adéquate ? A la fois efficace pour atteindre l’objectif fixé et en lien avec l’environnement de cette paroisse protestante donc dans le respect de ses valeurs ?

Pourquoi travailler son projet associatif ? Une association peut-elle fonctionner sans projet associatif ?

Ce qui est clair – malheureusement – c’est que nous croisons beaucoup trop d’associations qui sont dépourvues de projet associatif et de stratégie claire (et oui, ces deux aspects sont liés). Autre cas de figure assez fréquent, des associations qui vivent avec un projet associatif ancien et dépassé loin de leur réalité quotidienne, un projet oublié et remisé au fond d’un tiroir.

Pour être honnête et préciser ma pensée dès le début de cet article, je suis persuadé que toutes les associations – quelles que soient leur taille et leur domaine d’activité – devraient élaborer et faire vivre un projet associatif partagé avec les parties prenantes internes de l’organisation, gouvernance, salariés et bénévoles et, pourquoi pas, avec leurs bénéficiaires, leurs partenaires et… leurs mécènes.

Dans la suite de cet article, je tenterai d’éclairer les raisons de cette affirmation. Pour donner une image appartenant au domaine maritime, une association sans projet associatif c’est comme un navire évoluant en pleine mer du Nord en hiver sans boussole, radar et corne de brume. Risque maximum de se perdre ou de s’échouer sur un banc de sable !

1- Définition du projet associatif

Le projet associatif traduit l’essence de l’association et son projet de développement.

Il regroupe :

  • la vision sociétale – la vision idéale – portée par l’association.
  • la mission (ou les missions) de l’association pour mettre en oeuvre cette vision du monde
  • les valeurs partagées par l’association dans son action
  • l’ambition à 5 ou 10 ans. Ce que l’association veut réaliser à échéance de 5 ou 10 ans
  • la stratégie qui se décline en projets opérationnels et qui donne la feuille de route, concrète de l’association pour l’atteinte de ses objectifs à court, moyen et long terme.

Et j’aimerais souligner ce que ne doit pas être le projet associatif. Il ne doit pas être un projet de façade destiné à la communication et à convaincre de nouveaux partenaires.

2- L’utilité du projet associatif ? Donner du sens en interne et mobiliser les parties prenantes autour d’un projet fédérateur

En interne, donner du sens

Effectivement, le projet associatif est aussi indispensable en interne qu’en externe.

En interne, c’est la boussole qui permet au navire association de se guider dans un océan qui offre rarement une « mer d’huile ».

Je crois clairement que l’utilité première du projet associatif est avant tout de donner du sens en interne aux salariés, aux bénévoles, aux volontaires. Donner du sens à tous ceux qui agissent pour mettre en oeuvre les projets de l’association. Si le besoin de sens est partagé par l’ensemble de la société, il me semble qu’il est encore plus important au sein des organisations engagées dans des actions d’intérêt général et pour faire évoluer la société Française.

Pour agir ensemble, encore faut-il s’entendre sur les grandes questions que sont :

  • Qui sommes-nous ?
  • Que voulons-nous faire ensemble ?
  • Dans quelles directions  agir ?
  • Quels sont les moyens nécessaires pour atteindre nos objectifs ?
  • Quels sont nos objectifs communs ?

Ces questions sont au coeur de la réflexion pour définir le projet associatif de votre organisation.

En externe, motiver et mobiliser les parties prenantes de votre organisation

Pour que les parties prenantes de votre organisation puissent contribuer à la réalisation des objectifs de votre organisation, ils doivent tout d’abord les comprendre et ensuite adhérer à cette proposition.

Le projet associatif repose sur une analyse de votre environnement, de l’évolution de la société et des besoins de vos bénéficiaires. Votre analyse. Une analyse qui est développée à partir d’études existantes mais surtout de votre expérience acquise au service du changement social et dans les relations avec vos bénéficiaires.

Le projet associatif répond à l’objectif de donner de la lisibilité à vos actions mais c’est également une forme d’engagement de votre organisation. Je crois qu’il ne faut pas avoir peur d’être clair dans cet engagement. Votre organisation, votre action ne peut pas convenir à tout le monde. Votre engagement doit être suffisamment fort pour entrer en résonance avec la vision et les valeurs de vos futurs partenaires et donateurs.

D’après l’Institut National de la Jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), il y aurait 1,3 millions d’associations en France. Sans projet associatif clair et disruptif, votre association est invisible pour vos parties prenantes et en particulier, les financeurs publics et les mécènes privés.

Le projet associatif dans ses composantes identitaires – Vision, Mission, Valeurs – va constituer le socle de l’argumentaire de CAUSE, le discours de promotion de vos actions  destiné à mobiliser et convaincre vos mécènes. Ce discours de CAUSE, ce message identitaire, sera décliné sur l’ensemble des supports de votre organisation – site Web, dossier mécénat, communication au grand public et aux partenaires…

Les mécènes ont besoin d’avoir la réponse à trois questions :

  • Qui êtes-vous ?
  • Quels sont vos objectifs ? Que voulez-vous réaliser à échéance de 5 ou 10 ans ?
  • Concrètement comment allez-vous procéder pour atteindre ces objectifs ?

Le triptyque Vision – Mission -Valeurs constitue la réponse à la première question. L’ambition à 5 ou 10 ans est la réponse à la deuxième question.

La stratégie et sa déclinaison en projets opérationnels poursuit ce trio gagnant en dévoilant la réponse à la troisième question.

Plus vous êtes en capacité de démontrer la cohérence entre ces trois niveaux, plus vous entrerez aisément en connexion avec les attentes des financeurs et de vos partenaires.

3- Quand et comment devez-vous réviser votre projet associatif ?

Si vous n’en avez pas, la question ne se pose pas…

Beaucoup d’associations fonctionnent sans projet associatif. Enfin, précisons… Beaucoup d’associations croient qu’elles peuvent fonctionner sans projet associatif.

La question ne devrait pas se poser. Si vous n’avez pas de projet associatif, définir un projet associatif et sa déclinaison en stratégie opérationnelle doit devenir la priorité number one de votre organisation.

Le projet associatif, nous l’avons déjà mentionné, est la boussole de votre organisation. C’est ce qui donne du sens aux équipes mobilisées pour la mise en oeuvre des objectifs de votre organisation, salariés, membres de la gouvernance et bénévoles. C’est un outil de lisibilité indispensable à la mobilisation des parties prenantes autour des objectifs fondamentaux de votre organisation.

Le projet associatif donne également de la lisibilité à votre action aux financeurs publics et surtout aux mécènes potentiels. Il est indispensable à la définition d’un argumentaire de cause, un discours destiné à obtenir des adhésions des mécènes.

Revoir son projet associatif quand le monde qui nous entoure évolue…

D’accord, le monde change tous les jours. Et parfois, il bouge plus vite. C’est justement dans ces moments qu’il faut faire évoluer votre projet associatif.

En fait, il est indispensable de repenser votre projet associatif :

  • quand vous vivez des évolutions importantes (après la crise sanitaire par exemple qui a été un chamboulement pour la plupart des organisations)
  • quand les besoins de vos bénéficiaires évoluent en profondeur
  • quand le modèle économique de votre organisation n’est plus pertinent

Comment réviser votre projet associatif ?

La révision du projet associatif représente une belle opportunité pour votre organisation.

C’est un moment de mobilisation, de re mobilisation de l’ensemble des parties prenantes autour des objectifs fondamentaux de votre organisation. Faites-en un moment partagé en particulier avec les forces vives de votre association ou de votre fondation, les salariés et les bénévoles et les bénéficiaires.

Bien entendu, la gouvernance reste décisionnelle. Mais une association ou une fondation n’est pas une entreprise qui appartiendrait à son fondateur ou son dirigeant. Une association ou une fondation appartient au bien commun. Elle a pour objet de contribuer à changer le monde à son échelle et pour ses bénéficiaires. En ce sens, elle appartient également à ses salariés, ses bénévoles et ses bénéficiaires. C’est aussi ce qui justifie l’obtention de subventions publics et de financements de mécènes privés.

C’est également un moment idéal pour… rêver et associer de nouveaux mécènes potentiels dans la réflexion. Plus un mécène est associé en amont du projet de l’association, plus il sera susceptible de contribuer à sa réalisation.

Pour aller, plus loin, prenez contact avec notre équipe. Nous pourrons envisager ensemble un plan d’actions adapté à la situation et aux objectifs de votre organisation.

olivier@ovfundraising.eu

06 82 17 98 18

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Olivier Durand-Evrard
Tél : 06 82 17 98 18

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