Mécénat – définition et différence avec le sponsoring ? Quelles opportunités pour votre association ou votre fondation ?

par | Oct 14, 2022 | TECHNIQUE FUNDRAISING

Mécénat et sponsoring, une question clé en Fundraising. Si vous n’avez pas le temps de lire cet article, pourtant passionnant, je vais vous résumer les points clés en quelques lignes.

Le mécénat définition

c’est un don sans contrepartie pour le financement de projets d’intérêt général. Les organismes bénéficiaires – associations et fondations – doivent répondre aux trois principaux critères qui fondent le caractère d’intérêt général d’une organisation : gestion désintéressée, activité non lucrative et ne pas fonctionner au profit d’un cercle restreint de personnes.

Le sponsoring ou parrainage est assimilé à une démarche commerciale et d’image. Pour les entreprises, c’est une autre forme de communication publicitaire. On assimile souvent – et un peu trop rapidement – le sponsoring au monde du sport et aux évènements sportifs.

Et voilà ! Le sujet est plié. Vous avez grappillé quelques informations et vous pouvez passer à autre chose.
Pas si vite ! Ce n’est pas si simple que cela. Si vous me laissez un peu de temps, vous découvrirez que le champ du sponsoring est beaucoup plus étendu que le soutien aux seuls évènements sportifs et qu’il peut être également, pour les entreprises, porteurs de valeurs d’engagement sociétal…. et une vraie opportunité pour les organisations d’intérêt général.

 

Dans cet article, nous ferons un focus sur la mobilisation du mécénat et du sponsoring de proximité. Et, en particulier, la mobilisation des PME qui sont installées sur le territoire de votre organisation.
Evidemment, c’est sympathique d’obtenir l’appui d’une grande entreprise mais elles sont très sollicitées. Or, 96% des entreprises mécènes sont des petites ou moyennes entreprises (étude Amical).

 

Mécénat définition, différences et similitudes avec le sponsoring

 

Le mécénat définition juridique

Le mécénat est juridiquement un soutien matériel apporté – sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire – à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général.

Sans contrepartie directe cela exclut toute contrepartie de nature commerciale.
La loi autorise des contreparties d’image, relatives à la valorisation de l’engagement de l’entreprise en faveur d’une cause d’intérêt général. Pour les associations et les fondations, ces contreparties sont importantes pour développer les liens avec leurs mécènes et pérenniser le don. En bonus, elles constituent souvent des opportunités de promouvoir la cause qu’elles défendent.

Le mécénat permet une défiscalisation représentant 60% de la somme versée par les entreprises dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires.

Plus intéressant pour les TPE et les PME, elles peuvent soutenir des associations et des fondations par le mécénat et avoir une défiscalisation pour un montant maximum de 20 000 €. Cette disposition est récente. Elle a été adoptée pour favoriser l’implication des petites et moyennes entreprises en faveur des causes d’intérêt général.

Le sponsoring est un soutien matériel apporté à une manifestation, à une personne, à un produit ou une organisation en vue d’en retirer un bénéfice direct.

Les dépenses de sponsoring sont déduites de la base fiscale imposable des entreprises. Elles sont assimilées à des dépenses de communication publicitaire.

Pour les associations, ces recettes sont assimilées à des recettes lucratives. Elles bénéficient d’une franchise des impôts commerciaux (TVA, impôt sur les sociétés et contribution économique territoriale) jusqu’à un montant de 73 518 € en 2022.
En cas de doutes quant à l’éligibilité de votre organisation à ces mesures, il est toujours bon de consulter un spécialiste.

 

Des différences

 

Ainsi, le régime fiscal du mécénat et du sponsoring sont clairement différenciés. Ce qui les distinguent très clairement, ce sont également les contreparties attendues, les attentes des entreprises partenaires :
dans le mécénat, elles attendent essentiellement des contreparties indirectes, des retours d’image en interne de l’entreprise (notamment auprès des salariés) ou en externe (auprès de leurs clients, des collectivités locales…)
dans le sponsoring ou parrainage, l’entreprise attend des contreparties commerciales directes proportionnelles à son investissement

Attention aux mélanges de genres. Soit on est clairement dans une démarche de mécénat soit on verse dans le sponsoring.

Deux exemples :

  • Une association professionnelle loi 1901 organise un atelier pour réunir ses membres autour du thème « entreprises et droits humains », financé par les dons des entreprises. A cette occasion, les intervenants présentent les entreprises. En mettant en avant leurs produits ou services, ces opérations sont considérées comme des actions publicitaires donc relevant du sponsoring.
  • Nescafé a financé la rénovation et la mise à disposition d’ordinateurs dans un tiers lieu géré par une association d’éducation populaire pour stimuler la culture entrepreneuriale chez les jeunes marseillais. Une plaque à son nom est apposée à l’entrée. A première vue, cela ressemble à un mécénat. Sauf que Nescafé fournit un distributeur automatique de café au foyer. La contrepartie devient ainsi une prestation de service et place l’opération sous le régime du sponsoring.

Il n’y a pas de demi mesures et c’est l’organisation d’intérêt général qui émet les reçus fiscaux qui est responsable en cas de requalification du mécénat en sponsoring par l’administration fiscale.

Des similitudes

 

Le mécénat et le sponsoring présentent également des similitudes.

Le mécénat et le sponsoring peuvent être soit financier soit en nature (la fourniture de boissons et de nourriture pour un buffet ou la mise à disposition d’ordinateurs lors d’une conférence par exemples).

Le mécénat est le terrain idéal d’expression de l’engagement des entreprises en faveur de valeurs sociétales et du développement de leur territoire. Une manière de passer d’une déclaration d’intention à une réalité.

Le sponsoring peut également porter les valeurs d’engagement d’une entreprise.

On pense évidemment à une manifestation sportive.

Ce n’est pas le seul exemple.

Il y a quelques années, j’ai accompagné une des plus grandes organisations d’accompagnement des personnes en situation de handicap psychique dans la préparation de son congrès national. Nous recherchions des sponsors pour contribuer au financement de cet évènement. Plusieurs entreprises ont accepté de soutenir l’évènement en devenant sponsor évidemment pour des raisons commerciales mais également pour soutenir la cause du handicap psychique.

 

Un moyen de mobiliser des entreprises de proximité

 

Quand on pense mécénat, on pense trop souvent aux grandes entreprises. Elles sont organisées, disposent de budgets importants et leur action est lisible. On comprend facilement quels sont leurs centres d’intérêts et la nature de leurs engagements. Et c’est aussi pour ces raisons qu’elles sont très sollicitées par les associations et les fondations.

Pourtant, le mécénat repose sur une logique de proximité. Proximité de cause mais aussi proximité géographique. Les TPE et les PME de votre territoire peuvent devenir des partenaires durables de votre organisation.

Les dispositions fiscales que je mentionne au début de l’article favorisent l’implication des petites et moyennes entreprises dans des actions de mécénat. Elles peuvent devenir partenaires de votre organisation et défiscaliser un montant annuel de 20 000 €. Elles méconnaissent souvent le mécénat. C’est à vous de faire preuve de pédagogie en prenant baton et baluchon pour faire du porte à porte et valoriser votre cause auprès des entreprises de votre territoire.

Et si elles ne sont pas intéressées ou si elles n’en voient pas l’intérêt, pensez au sponsoring ! C’est parfois plus simple d’impliquer des entreprises dans une relation de partenariat en leur offrant de bénéficier de contreparties publicitaires. En particulier, si vous organisez des évènements ayant un minimum de retombées médiatiques. En développant de bonnes relations avec ces entreprises, vous pourrez les solliciter dans un second temps pour devenir mécènes de votre organisation.

 

En conclusion, pensez stratégie à long terme

 

La première opération de mécénat ou de sponsoring vise à engager votre nouveau partenaire dans une relation à long terme. Comment ? En l’associant le plus possible dans le suivi des projets – en particulier celui qu’il finance – en l’informant de la vie de votre organisation et en l’invitant régulièrement à des évènements que vous organisez.

Si vos nouveaux partenaires, sponsors ou mécénats, deviennent les meilleurs amis de votre organisation…. vous aurez gagné votre pari !

 

Plus d’informations ? Vous avez une question, vous envisagez d’engager une action de collecte de fonds et vous ne savez pas comment faire ?

N’hésitez pas à me contacter :

Olivier Durand-Evrard

0682179818 / olivier@ovfundraising.eu

Pourquoi travailler son projet associatif ? Une association peut-elle fonctionner sans projet associatif ?

Ce qui est clair – malheureusement – c’est que nous croisons beaucoup trop d’associations qui sont dépourvues de projet associatif et de stratégie claire (et oui, ces deux aspects sont liés). Autre cas de figure assez fréquent, des associations qui vivent avec un projet associatif ancien et dépassé loin de leur réalité quotidienne, un projet oublié et remisé au fond d’un tiroir.

Pour être honnête et préciser ma pensée dès le début de cet article, je suis persuadé que toutes les associations – quelles que soient leur taille et leur domaine d’activité – devraient élaborer et faire vivre un projet associatif partagé avec les parties prenantes internes de l’organisation, gouvernance, salariés et bénévoles et, pourquoi pas, avec leurs bénéficiaires, leurs partenaires et… leurs mécènes.

Dans la suite de cet article, je tenterai d’éclairer les raisons de cette affirmation. Pour donner une image appartenant au domaine maritime, une association sans projet associatif c’est comme un navire évoluant en pleine mer du Nord en hiver sans boussole, radar et corne de brume. Risque maximum de se perdre ou de s’échouer sur un banc de sable !

1- Définition du projet associatif

Le projet associatif traduit l’essence de l’association et son projet de développement.

Il regroupe :

  • la vision sociétale – la vision idéale – portée par l’association.
  • la mission (ou les missions) de l’association pour mettre en oeuvre cette vision du monde
  • les valeurs partagées par l’association dans son action
  • l’ambition à 5 ou 10 ans. Ce que l’association veut réaliser à échéance de 5 ou 10 ans
  • la stratégie qui se décline en projets opérationnels et qui donne la feuille de route, concrète de l’association pour l’atteinte de ses objectifs à court, moyen et long terme.

Et j’aimerais souligner ce que ne doit pas être le projet associatif. Il ne doit pas être un projet de façade destiné à la communication et à convaincre de nouveaux partenaires.

2- L’utilité du projet associatif ? Donner du sens en interne et mobiliser les parties prenantes autour d’un projet fédérateur

En interne, donner du sens

Effectivement, le projet associatif est aussi indispensable en interne qu’en externe.

En interne, c’est la boussole qui permet au navire association de se guider dans un océan qui offre rarement une « mer d’huile ».

Je crois clairement que l’utilité première du projet associatif est avant tout de donner du sens en interne aux salariés, aux bénévoles, aux volontaires. Donner du sens à tous ceux qui agissent pour mettre en oeuvre les projets de l’association. Si le besoin de sens est partagé par l’ensemble de la société, il me semble qu’il est encore plus important au sein des organisations engagées dans des actions d’intérêt général et pour faire évoluer la société Française.

Pour agir ensemble, encore faut-il s’entendre sur les grandes questions que sont :

  • Qui sommes-nous ?
  • Que voulons-nous faire ensemble ?
  • Dans quelles directions  agir ?
  • Quels sont les moyens nécessaires pour atteindre nos objectifs ?
  • Quels sont nos objectifs communs ?

Ces questions sont au coeur de la réflexion pour définir le projet associatif de votre organisation.

En externe, motiver et mobiliser les parties prenantes de votre organisation

Pour que les parties prenantes de votre organisation puissent contribuer à la réalisation des objectifs de votre organisation, ils doivent tout d’abord les comprendre et ensuite adhérer à cette proposition.

Le projet associatif repose sur une analyse de votre environnement, de l’évolution de la société et des besoins de vos bénéficiaires. Votre analyse. Une analyse qui est développée à partir d’études existantes mais surtout de votre expérience acquise au service du changement social et dans les relations avec vos bénéficiaires.

Le projet associatif répond à l’objectif de donner de la lisibilité à vos actions mais c’est également une forme d’engagement de votre organisation. Je crois qu’il ne faut pas avoir peur d’être clair dans cet engagement. Votre organisation, votre action ne peut pas convenir à tout le monde. Votre engagement doit être suffisamment fort pour entrer en résonance avec la vision et les valeurs de vos futurs partenaires et donateurs.

D’après l’Institut National de la Jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), il y aurait 1,3 millions d’associations en France. Sans projet associatif clair et disruptif, votre association est invisible pour vos parties prenantes et en particulier, les financeurs publics et les mécènes privés.

Le projet associatif dans ses composantes identitaires – Vision, Mission, Valeurs – va constituer le socle de l’argumentaire de CAUSE, le discours de promotion de vos actions  destiné à mobiliser et convaincre vos mécènes. Ce discours de CAUSE, ce message identitaire, sera décliné sur l’ensemble des supports de votre organisation – site Web, dossier mécénat, communication au grand public et aux partenaires…

Les mécènes ont besoin d’avoir la réponse à trois questions :

  • Qui êtes-vous ?
  • Quels sont vos objectifs ? Que voulez-vous réaliser à échéance de 5 ou 10 ans ?
  • Concrètement comment allez-vous procéder pour atteindre ces objectifs ?

Le triptyque Vision – Mission -Valeurs constitue la réponse à la première question. L’ambition à 5 ou 10 ans est la réponse à la deuxième question.

La stratégie et sa déclinaison en projets opérationnels poursuit ce trio gagnant en dévoilant la réponse à la troisième question.

Plus vous êtes en capacité de démontrer la cohérence entre ces trois niveaux, plus vous entrerez aisément en connexion avec les attentes des financeurs et de vos partenaires.

3- Quand et comment devez-vous réviser votre projet associatif ?

Si vous n’en avez pas, la question ne se pose pas…

Beaucoup d’associations fonctionnent sans projet associatif. Enfin, précisons… Beaucoup d’associations croient qu’elles peuvent fonctionner sans projet associatif.

La question ne devrait pas se poser. Si vous n’avez pas de projet associatif, définir un projet associatif et sa déclinaison en stratégie opérationnelle doit devenir la priorité number one de votre organisation.

Le projet associatif, nous l’avons déjà mentionné, est la boussole de votre organisation. C’est ce qui donne du sens aux équipes mobilisées pour la mise en oeuvre des objectifs de votre organisation, salariés, membres de la gouvernance et bénévoles. C’est un outil de lisibilité indispensable à la mobilisation des parties prenantes autour des objectifs fondamentaux de votre organisation.

Le projet associatif donne également de la lisibilité à votre action aux financeurs publics et surtout aux mécènes potentiels. Il est indispensable à la définition d’un argumentaire de cause, un discours destiné à obtenir des adhésions des mécènes.

Revoir son projet associatif quand le monde qui nous entoure évolue…

D’accord, le monde change tous les jours. Et parfois, il bouge plus vite. C’est justement dans ces moments qu’il faut faire évoluer votre projet associatif.

En fait, il est indispensable de repenser votre projet associatif :

  • quand vous vivez des évolutions importantes (après la crise sanitaire par exemple qui a été un chamboulement pour la plupart des organisations)
  • quand les besoins de vos bénéficiaires évoluent en profondeur
  • quand le modèle économique de votre organisation n’est plus pertinent

Comment réviser votre projet associatif ?

La révision du projet associatif représente une belle opportunité pour votre organisation.

C’est un moment de mobilisation, de re mobilisation de l’ensemble des parties prenantes autour des objectifs fondamentaux de votre organisation. Faites-en un moment partagé en particulier avec les forces vives de votre association ou de votre fondation, les salariés et les bénévoles et les bénéficiaires.

Bien entendu, la gouvernance reste décisionnelle. Mais une association ou une fondation n’est pas une entreprise qui appartiendrait à son fondateur ou son dirigeant. Une association ou une fondation appartient au bien commun. Elle a pour objet de contribuer à changer le monde à son échelle et pour ses bénéficiaires. En ce sens, elle appartient également à ses salariés, ses bénévoles et ses bénéficiaires. C’est aussi ce qui justifie l’obtention de subventions publics et de financements de mécènes privés.

C’est également un moment idéal pour… rêver et associer de nouveaux mécènes potentiels dans la réflexion. Plus un mécène est associé en amont du projet de l’association, plus il sera susceptible de contribuer à sa réalisation.

Pour aller, plus loin, prenez contact avec notre équipe. Nous pourrons envisager ensemble un plan d’actions adapté à la situation et aux objectifs de votre organisation.

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