Je ne suis pas plus intelligent que vous

Je ne suis pas plus intelligent que vous

Il y a quelques années, je travaillais dans une des plus grandes collectivité territoriale de France. A cette époque, il était de bon ton de faire intervenir des grands cabinets conseil. Je travaillais dans le service de l’action économique et nous devions assister à la présentation d’une proposition par un des cinq grands du conseil qui ne s’appelait pas encore avec les deux initiales de ses fondateurs.

C’est le soir. Salle de réunion vitrée. Ambiance feutrée. Tout le monde en costume cravate. Une femme devait être présente dans cet univers encore très masculin. Air de circonstance des consultants – un senior et deux consultants juniors. Pas vraiment là pour rigoler. Ils présentent leur méthodologie – dont je n’ai gardé absolument aucun souvenir. Puis avec un air attristé, le consultant senior place le dernier transparent (et oui, on en était pas encore à l’époque moderne !) et affiche le budget de la mission. Ce dernier transparent est resté dans ma mémoire. Un prix de mission exorbitant s’affiche. Le consultant senior prend un air sérieux et indique qu’ils interviennent rarement pour de si petites missions mais qu’ils vont faire un effort pour travailler avec nous. Impressionnant ! Merci messieurs. La collectivité pour laquelle je travaillais n’a pas donné suite. Et je me souviens m’avoir dit, « Je ne serai jamais consultant »…

C’est une histoire vraie et c’est peut être pour cela que je présente comme conseil en mécénat et stratégie Fundraising et non comme consultant.

Et aujourd’hui, je pratique une activité de conseil en accompagnant les associations et les fondations, acteurs de l’intérêt général au service de la population. Avec l’expérience, j’ai compris que je pouvais inventer un métier, une façon de travailler qui me convienne et qui convienne à mes clients. J’ai développé une activité de conseil centrée sur la co construction d’une stratégie de développement entre le conseil qui apporte la méthodologie et l’équipe de l’organisation cliente qui détient les clés de la solution.

En tant que conseil, je suis convaincu qu’il faut rester humble, à l’écoute de nos clients, et se laisser surprendre par la richesse des réponses innovantes qui émergent de nos séances de travail en commun.

Booster votre conseil d’administration !

Booster votre conseil d’administration !

Comment organiser un super conseil d’administration ?

C’est une question incongrue dans beaucoup d’organisations de l’intérêt général. Le conseil d’administration est là parfois depuis longtemps et peu d’associations réfléchissent de façon stratégique à sa composition, son organisation et les évolutions à lui donner. Au contraire dans la littérature Fundraising anglo saxonne, ces questions sont au coeur de la stratégie de développement des organisations.
Dans un article du Stanford Social Innovation Review, « How to be a super board chair » publié le 24/08/2020, Jon Huggett et Mark Zitter s’intéressent à la question clé : comment constituer un conseil d’administration soutien de la stratégie de développement et de la stratégie Fundraising des organisations. Ils formulent 9 préconisations que j’ai réduit à 7 pour les adapter à la situation française.

1) Créer une culture de prise de décisions collectives

  • un ordre du jour et le respect du planning, heure de début et heure de fin
  • écoute et respect des opinions de tous les membres du conseil
  • respect des différences et des divergences de vue qui enrichissent les réflexions collectives

2) Clarifier les attentes

Etre claire quant aux attentes envers la participation des membres du conseil. Formaliser ces attentes mais aussi les limites du rôle de chacun.

3) Proposition de valeur pour chaque membre du conseil

Former les membres du conseil aux questions importantes : les questions métiers, la finance, le Fundraising….

Favoriser le développement de connections entre les membres du conseil. Le travail par petits groupes thématiques est souvent intéressant de ce point de vue et pertinent pour les sujets abordés.

4) Organiser des temps de réunion pour réfléchir et décider

Le temps ensemble est précieux. Il doit être consacré à des activités à forte valeur ajouté et non à l’écoute passive de rapports. 

5) Travailler à la formalisation de plans d’avenir

Travailler et remettre à jour des scénarios d’évolution : positif/négatif/ évènement majeur (qu’est ce qu’on fait en cas de grave crise sanitaire ?)

6) Réfléchir à des recrutements diversifiés et à des compétences complémentaires des membres du conseil dans la perspective du développement de l’organisation

7) Demander un feedback anonyme des salariés et /ou des bénévoles quant à leur perception de la qualité de l’action du conseil d’administration

C’est ouvrir un dialogue avec la force vive des associations et entendre leurs propositions en retour.

Que pensez-vous de ces conseils ? Comment fonctionne votre conseil d’administration ? Quelles améliorations à apporter pour un fonctionnement plus efficace et peut être plus en lien avec le projet de développement de votre organisation ?

Fundraising : La collecte de fonds privés

Fundraising : La collecte de fonds privés – le « Fundraising » en France

La générosité en France

En 2018 (derniers chiffres disponibles), les dons versés à des causes d’intérêt général représentent 7,5 milliards d’Euros.
Ils se répartissent de la manière suivante :

  • 4,5 milliards d’Euros de dons réalisés par des particuliers
  • 3 milliards d’Euros versés par des entreprises au titre du mécénat

Le Crowdfunding – la collecte de fonds par des plateformes spécialisées sur Internet – a atteint 400 millions d’Euros en forte hausse (+20% par an environ)
Trois chiffres témoignent de l’importance du secteur de la générosité en France :

  • 13 millions de personnes sont bénévoles dans des organisations, associations ou fondations essentiellement
  • 1,8 millions de salariés travaillent dans les associations
  • 5,5 millions de foyers fiscaux sont des donateurs pour des causes d’intérêt général

L’année 2018 a été marquée par une certaine incertitude relative aux évolutions fiscales :
– le prélèvement à la source
– le remplacement de l’ISF (Impôts de Solidarité sur la Fortune) par l’IFI (l’Impôt sur la Fortune Immobilière)
– le discours ambiguë de personnalités politiques et gouvernementales quant au mécénat
Ces incertitudes ont conduit à une diminution du volume global des dons de 4,2%.

Soyons clairs :

  1. le mécénat n’a rien d’une niche fiscale. Si vous donnez 100 € à une association, vous pouvez récupérer 66€ sur votre feuille d’impôts. Vous aurez toujours dépensé 44€. Comme mode d’optimisation fiscal, on a vu mieux !
  2. les entreprises et les particuliers ne décident pas de verser des dons à une association pour bénéficier d’un reçu fiscal.

Considérer que le reçu fiscal va être un bon argument pour obtenir des dons est une erreur encore largement partagée par les associations qui recherchent des financements.
Les particuliers donnent parce qu’ils sont touchés par une cause et qu’ils veulent agir. Ils donnent à une association parce qu’ils ont confiance en elle et qu’ils pensent que ses projets pourront avoir un impact sur la cause défendue.
Les entreprises donnent à des associations de proximité qui portent des actions contribuant à une cause proche de leurs valeurs et des axes d’actions sur lesquels l’entreprise souhaite intervenir (la lutte contre l’illettrisme, la sauvegarde du patrimoine, l’accompagnement des enfants en difficultés scolaires…).

Le mécénat pour les entreprises…

Chacun d’entre-nous est bombardé par des centaines de messages publicitaires. Entre 1200 et 2200 par jour selon les études.

Le mécénat est une opportunité pour communiquer différemment, authentiquement en engageant votre entreprise dans des causes d’intérêt général et en mettant en ouvre concrètement vos valeurs auprès de vos clients, de vos fournisseurs et des collectivités territoriales.

Le mécénat est aussi un moyen pour communiquer différemment auprès de vos salariés. De les impliquer dans un projet partagé auprès des personnes en difficulté ou pour sauver un patrimoine en péril, accompagner les enfants en difficultés scolaires… C’est le moyen de montrer une autre facette de l’entreprise et de son rôle sociétale.

Nous vous accompagnons dans la définition d’une stratégie de mécénat en lien avec vos valeurs et votre stratégie R.S.E..

Les enjeux du mécénat et de la collecte de fonds privés pour les collectivités territoriales

Pourquoi les collectivités territoriales s’engagent dans des stratégies de mécénat ?

  1. parce que le mécénat leur apporte des moyens supplémentaires pour leurs projets. Des moyens financiers bien entendu mais aussi, par le mécénat de compétences, des compétences techniques pointues que peuvent offrir des entreprises privées de leur territoire
  2. pour renforcer le tissu associatif local fragilisé par la diminution des subventions publiques de l’Etat et de la région
  3. pour accompagner les PME dans l’accès à de nouvelles ressources financières
  4. Le mécénat est aussi un moyen pour agir différemment, renforcer les dynamiques locales par l’association des forces vives du territoire que sont les entreprises et les habitants. En initiant des partenariats durables avec l’ensemble des acteurs locaux et des parties prenantes du développement territorial.

Comment s’engager en fundraising ?

En formalisant une stratégie globale de collecte de fonds pour son territoire.
Cette démarche stratégique s’appuie sur :

  • une vision partagée du développement du territoire à 5, 10 ou 20 ans
  • des projets clairement formalisés
  • une connaissance des prospects – entreprises, fondations ou particuliers – susceptibles de s’associer à ce projet de territoire
  • un plan d’action avec le recours à des techniques de collecte de fonds privés. Ce plan d’actions doit être adapté à la nature de votre territoire et aux objectifs de la collectivité

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le guide destiné aux collectivités territoriales « Le fundraising territorial – nouvel outil pour le financement de vos projets de développement économique » – Cahiers du développeur économique – ARADEL, mai 2018

Nous vous accompagnons dans la formalisation et la mise en oeuvre d’une stratégie de fundraising territorial auprès des entreprises et des particuliers.

Fundraising : Conseils rédactionnels pour vos écrits avec vos donateurs.

Fundraising : Quelques conseils rédactionnels pour vos écrits avec vos donateurs.

Comment communiquer avec vos donateurs ?
Quelques conseils pour devenir plus efficace.

La communication entretient la relation donc elle ne doit pas surtout pas se limiter aux actions de collecte. Communiquez régulièrement pour remercier vos donateurs, les informer de l’avancement de vos projets et de la vie de l’association.

Les écueils à éviter :
1- Un appel à action – ce que vous demandez- peu clair. Ne demandez pas à vos destinataires de deviner ce que vous attendez d’eux.

2- Utiliser un jargon technique, complexe qui ne permet pas le lien avec votre interlocuteur.

3- Utiliser des superlatifs vides de sens ou des termes trop utilisés et à mauvais escient. Attention, à des termes comme « innovant », « de pointe » utilisés à toutes les sauces. Attention à des mots galvaudés comme « bienveillant » très à la mode et pas toujours à bon escient.

4- Donner l’impression de faire la leçon au donateur ou de vouloir l’éduquer. Pratique qui peut être très mal ressentie par votre réseau.

5- Parler de soi, de son organisation au lieu de vous adresser à votre donateur en évoquant ce qui va le toucher, le concerner.

Ne faites pas perdre de temps à vos donateurs. Utilisez un langage direct.
Parlez-lui comme à un proche.

Fundraising : Ne gaspillons pas les opportunités offertes par la crise du Covid19

Fundraising : Ne gaspillons pas les opportunités offertes par la crise du Covid19

4 associations sur 5 ont dû réduire leurs activités du fait de la crise sanitaire. Il n’en reste pas moins que beaucoup d’acteurs de l’économie sociale et solidaire ont su s’adapter et développer des solutions innovantes pour accompagner leurs clients et bénéficiaires.

Comment capitaliser et mettre en œuvre à grande échelle les meilleures innovations sociales développées pendant cette crise ?

A cette question, un article du Stanford Social Innovation Review rédigé par Tracy Palandjian et Paul Brest du 31/03/2020 « After the pandemic : addressing the permanent crisis with pay for success programs” apporte un éclairage intéressant. Les auteurs évoquent le dispositif américain « Pay for success » plus connu sous l’appellation Social Impact Bond ou Contrat à Impact Social (CIS) en Français.

Le fondement de ce dispositif est qu’un investisseur privé finance le déploiement expérimental d’une innovation sociale. Si le projet atteint les objectifs négociés avec l’État, les pouvoirs publics financeront le projet et sa diffusion à une large échelle (pour plus d’explications cf. schéma suivant).

En France, ce dispositif commence timidement à être utilisé. Pourrait-il être diffusé plus largement ?

C’est un dispositif qui favorise :
– La diffusion d’expérimentations sociales sans risque initial pour les finances publiques
– La diffusion à une large échelle d’une initiative réussie sur un territoire restreint
– Le ciblage possible de populations très en difficulté

Schéma sib